Le Fléau du Druide

Posté le 16 mai 2023

Après avoir ouvert Opération Balkans et Cannibal Island, et pour vous expliquer toute l’histoire, en 2020 on s’est dit qu’on allait débarrasser les caves pour construire notre nouvelle escape-room. En démontant une étagère, une grosse plaque d’enduit est tombée, découvrant un mur de pierre gravé d’un dragon et d’un texte incompréhensible. On a essayé toutes les langues possibles sur Google trad, même le latin, mais ça ne donnait rien. Georges, notre boss, s’est souvenu d’une vague connaissance, un épigraphiste (spécialiste des inscriptions généralement anciennes, gravées ou parfois peintes sur des supports durables) qui s’appelle Egon, et le gars est vite devenu surexcité. Selon lui, le texte est gaulois et explique que nous sommes devant la tombe d’un druide de la tribu des Parisii, construite pour y protéger des pouvoirs transmis par les dragons…

Vous comprenez l’effervescence du gars quand il est tombé sur cette découverte; il ne fallait en parler à personne, il passait ses journées dans la cave à étudier le truc. 

Et un jour il a disparu. plus rien. On a signalé sa disparition, la police est venue, a fait une enquête qui n’a rien donnée et puis le covid est arrivé et on a dû fermer le 14 mars 2020.

Depuis, dès qu’on reste un peu dans la cave il y a des bruits bizarres et pas très rassurants bref personne ne veut plus y aller… C’est une histoire très étrange non ?! 

Bon, cette histoire n’est pas réelle, Georges nous a fait ressentir la même sensation que vous avez en lisant cette introduction. Vous vous êtes fait avoir…

Étant passionné d’Histoire, il a voulu faire chez The Quest Factory ce que personne n’avait encore fait dans un escape-game. Le Fléau du Druide est la première escape-room à traiter de la culture gauloise. Les équipes de 3 à 5  joueurs entreront dans le tombeau d’un druide très puissant et devront résoudre des énigmes parfois parallèlement, parfois en collaboration. Des mois de recherche ont été nécessaires pour que cette aventure soit totalement crédible s’agissant de la culture celtique et plus particulièrement gauloise.

Cette nouvelle salle est très complète, et pleine d’effets spéciaux. On utilise au maximum le potentiel du soft de gestion des salles de la société Aleph-0, on multiplie les effets de lumières, de sons directionnels et de retours d’actions, ce qui est très apprécié par les joueurs et les plonge en immersion totale. Quoi de mieux pour un game-master que d’entendre 5 joueurs dire “waoooo” en même temps ?

Vous trouverez quand même un cadenas dans notre escape room, c’est un hommage à l’histoire des escapes-game. Mais vous ne croiserez ni clefs ni boutons, vous allez tout simplement être témoin de la magie gauloise.

Pour ce qui est de la construction de cette nouvelle salle, le scénario, les énigmes, les mécanismes, les décors, tout est fait maison. Tout ce que vous découvrirez est unique, vous ne le verrez nulle part ailleurs, tout comme la façon de communiquer entre le game-master qui a un rôle très important dans le scénario, et l’équipe de  joueurs dans la salle. 

Suspens, surprises, retournement de situation, énigmes coopératives, réflexion et intrigue sont les mots d’ordre de cette nouvelle room chez The Quest Factory et se joue aussi bien en team-building de collègue de travail, qu’en famille, entre amis ou à l’occasion d’un EVJF ou EVG.

Le Fléau du Druide

Qui étaient les Gaulois

Les Gaulois étaient un ensemble de peuples celtiques aux  structures politiques variées. Il n’y avait pas de gouvernement centralisé ou unifié, mais plutôt une multitude de tribus indépendantes, dirigées par des chefs locaux. Les sociétés gauloises étaient hiérarchisées, avec des classes sociales distinctes comprenant des prêtres, des guerriers, des artisans et des agriculteurs. La politique gauloise était souvent dominée par des rivalités tribales et des conflits armés.

Au fil du temps, plusieurs préjugés ont été associés à l’image des Gaulois, souvent basés sur des stéréotypes ou des représentations fictives. D’abord, l’image de barbares, sauvages et incivilisés, est véhiculée par les récits de Jules César (La Guerre des Gaules). Plus tard, les historiens du 19e siècle les représentent comme étant grands, blonds et moustachus, vision très caricaturale et inexacte que reprend la bd des années 60 “Astérix et Obélix”. Ils sont aussi souvent associés à l’alcoolisme, à la fainéantise et à la gloutonnerie, des stéréotypes qui ont peu à voir avec la réalité de leur culture.

Contrairement à l’imagerie populaire, les Gaulois ne vivaient pas dans les forêts. Peuples nomades d’origine Celte, ils ont développé une culture sédentaire avec l’agriculture et l’élevage, et construit villages et villes fortifiées, centres de pouvoir et de commerce importants, telles que Lutèce (Paris), ou Lugdunum (Lyon).

Les Gaulois entretenaient des relations commerciales étroites d’abord avec les colonies grecques comme Massalia (Marseille) puis avec les Romains pendant plusieurs siècles, avant de devenir leur ennemis lors de la conquête de Jules César. Habiles artisans, ils produisaient des armes, des bijoux, des textiles, qui étaient exportés vers d’autres régions de l’Europe. Ils ont inventé la cote de maille, le tonneau. Très bons charrons, les roues de leur chars étaient très recherchés par les romains.

Les Romains, pour leur part, apportaient des poteries, des objets en verre, des céramiques et des outils, ainsi que des denrées exotiques comme les épices, les parfums et l’ivoire.

Les Gaulois étaient également connus pour leur tactique de guerre redoutable, utilisant des charges rapides et des attaques surprises pour désorienter l’ennemi, ainsi que des techniques de guérilla dans les zones boisées.

Leur artisanat de guerre était particulièrement réputé. Ils fabriquaient une grande variété d’armes, telles que des épées, des lances, des haches, des couteaux et des boucliers. Ils portaient des casques en métal, souvent en forme de tête d’animal, tels que des sangliers, des loups, des ours ou des lions.

Au 19e siècle, sous la Restauration puis les Trois Glorieuses, de jeunes historiens Amédée Thierry (c’est lui qui fait naître le « Nos ancêtres les Gaulois »), puis Henri Martin relisent les textes antiques grecs et romains et réécrivent l’histoire de France non plus sous la chronologie dynastique mais sous l’angle de la nation vieille de 2000 ans : ils consacrent à nouveau les Gaulois comme ancêtres originels des Français et créent des légendes autour du premier héros national, Vercingétorix. 

Sur le plan linguistique, le Gaulois est une langue cousine du latin toutes deux d’origine indo-européenne. Elle est assez mal connue, cependant le corpus des inscriptions gauloises s’est considérablement enrichi ces dernières années, grâce à l’archéologie préventive et aux progrès scientifiques en ce domaine. 

Les gaulois connaissaient l’écriture mais ne l’ont utilisée que de façon marginale. Pour les druides, la parole écrite est une langue morte, ils interdisent donc l’écriture au peuple et s’en réserve l’usage, principalement pour des épitaphes ou des formules religieuses d’adresse aux dieux et pour des contrats commerciaux très importants dont on a retrouvé quelques exemplaires gravés sur des rouleaux de feuilles de plomb. N’ayant ni alphabet ou grammaire particulière, ils utilisaient phonétiquement l’alphabet de leur voisin quand ils avaient besoin d’écrire. On à donc retrouvé des textes gaulois écrits en alphabet grec, étrusque et latin. Avec la conquête romaine puis les migrations successives des peuples germanique jusqu’au début du Moyen-âge, le gaulois s’est peu à peu dilué dans la langue française en formation qui est de toutes les langues romanes celle qui est la plus imprégnée de « celtismes ». 

Le panthéon gaulois

Il est important de noter que nos connaissances sur les dieux et les déesses du panthéon celtique sont limitées, car il y a peu de sources écrites provenant des Gaulois eux-mêmes. Les informations que nous avons proviennent principalement de témoignages romains et de découvertes archéologiques. Parmi les centaines de dieux recensées on peut en citer quelques-uns.

Cernunnos associé à la nature, à la fertilité, aux animaux, aux forêts et à la chasse, est généralement représenté avec des bois de cerf. Figure importante dans la mythologie celtique, il était vénéré dans une grande partie de l’Europe occidentale.

Les représentations artistiques de Cernunnos remontent à l’âge de fer, mais il est probable que son culte remonte encore plus loin dans le temps.

Il est toujours une figure populaire dans la spiritualité celtique moderne et est souvent invoqué dans les pratiques païennes contemporaines.

Taranis est associé à la foudre, à l’orage, à la pluie et au tonnerre. Son nom signifie littéralement « tonnerre » en langue celtique. Vénéré dans de nombreuses régions de l’Europe celtique, notamment en Gaule, en Grande-Bretagne et en Irlande, il est souvent représenté avec une roue ou un disque solaire dans une main, et un éclair dans l’autre. La roue solaire peut être une référence à son association avec le ciel, le soleil et le temps, tandis que l’éclair est évidemment lié à son rôle en tant que dieu de l’orage et de la foudre. Dans certaines représentations, Taranis est également accompagné de serpents ou d’autres animaux symboliques.

Nous avons très peu d’informations précises sur les rituels ou les pratiques liées au culte de Taranis, mais des vestiges archéologiques suggèrent que des temples et des sanctuaires lui étaient particulièrement dédiés.

Lugus (Lugh, Lugos) était vénérée dans de nombreuses régions de l’Europe celtique, y compris en Gaule, en Grande-Bretagne et en Irlande et sa trace est restée au travers de nombreux nom de lieu; comme Lougou-dounon (Fort de Lugus) est devenu Lugdunum puis Lyon.  Considéré comme le dieu de la lumière, du savoir, de la guerre, de l’artisanat, de la musique et de la poésie, il était souvent associé à la victoire et à la justice. Dans certaines régions, Lugus était considéré comme le dieu suprême du panthéon celtique.

Les représentations de Lugus dans l’art celtique ancien incluent des inscriptions, des statues et des pièces de monnaie, ainsi que des objets tels que des épées, des boucliers et des instruments de musique. Les célébrations liées à Lugus incluent des festivals de musique et de poésie, ainsi que des rituels de guerre.

Teutates (Toutatis) était une divinité celtique vénérée dans la Gaule pré-romaine. Son nom est dérivé du mot celtique « teutā », qui signifie « peuple » ou « cité ». Teutates était généralement considéré comme  dieu protecteur de la communauté.

Peu d’informations précises sur les rituels ou les pratiques liées à son culte ont survécu, mais des vestiges archéologiques suggèrent qu’il était vénéré dans des temples et des sanctuaires dédiés dans toute la Gaule. Il est également mentionné dans des textes antiques, notamment dans les Commentaires sur la Guerre des Gaules de Jules César, où il est présenté comme une divinité importante pour les Gaulois et les Belges.

Esus était associé à la nature, à la chasse et à la fertilité. Son nom est connu grâce à des inscriptions sur des stèles et des monuments en Gaule, notamment à Paris, où un autel dédié à Esus a été découvert.

Les représentations iconographiques d’Esus sont rares, mais on le décrit souvent comme un dieu barbu, armé d’une hache et d’un bouclier. Dans les rares représentations qui nous sont parvenues, il est également associé à des arbres, notamment des saules.

Esus était vénéré dans plusieurs régions de la Gaule, notamment dans le centre et le nord. Son culte était probablement lié à la nature et aux cycles saisonniers, ainsi qu’à la chasse, une activité importante pour les Gaulois.

Epona. Le nom « Epona » est d’origine celtique, et signifie littéralement « jument » ou « jument féconde ». Déesse celtique vénérée en Gaule, en Bretagne et dans d’autres régions de l’Europe occidentale, elle était associée à la fertilité, la maternité, la guérison, à la cavalerie et aux chevaux.

Souvent représentée sous la forme d’une femme à la silhouette généreuse, elle est accompagnée d’un cheval ou montée sur un cheval portant une corne d’abondance, symbole de la fertilité et de la prospérité.

Belenos était considéré comme le dieu du soleil, de la lumière, de la guérison et de la fertilité.

Dans les textes anciens, Belenos est parfois associé à d’autres divinités, comme Apollon chez les Grecs, ou encore Lugh chez les Celtes insulaires. Il était souvent représenté sous la forme d’un jeune homme aux cheveux d’or, portant une couronne de laurier et tenant une lance ou une torche.

Belenos était honoré lors de festivals et de cérémonies religieuses, à des périodes clés du cycle agricole, comme les semailles et les récoltes. 

Les druides

C’est sans doute l’un des mots les plus connus du vocabulaire gaulois, il désigne un membre de la classe sacerdotale des Celtes, comparable au brahmane de l’Inde. Les plus récentes analyses linguistiques décomposent l’origine du mot: le préfixe dru (chêne), suivi d’un suffixe issu de la racine ueid (savoir). Selon le spécialiste Xavier Delamarre, il y a derrière ce “connaisseur de l’arbre” un arrière-fond mythologique, celui de “l’Arbre du Monde”. L’arbre cosmique traverse et soutient trois mondes, supérieur (albio), intermédiaire (bitu) et inférieur (dubno). Les auteurs anciens prêtent à ces savants des grandes connaissances physiques et astronomiques, et selon Clément d’Alexandrie, Pythagore aurait été l’élève de druides et de brahmanes.

Considéré comme un intermédiaire entre les dieux et les humains, le druide est le gardien de la tradition orale et de la connaissance sacrée, transmises de génération en génération. Ils ont une grande influence même après leur interdiction par le pouvoir romain vers 150 de notre ère.